jeudi 27 septembre 2007

Les moutons, les vaches, le whisky, le calvados et la musique...Scotland...

Nous sommes arrivés en Ecosse hier en début d’après midi (après avoir passé la journée de mardi dans le Lake District), près de Penpont, un village du « Dumfries and Galloway », nous avons été accueilli par Mr Kirkpatrick, un agriculteur chez qui nous avons logé cette nuit. C’est un « tenent farmer » dont l’exploitation s’étend sur plus de 700 ha (400 ha de prairies permanentes, 30 h de blé, 5 ha de maïs, et le reste en parcours…4 employés travaillent sur la ferme. Il possède 3 ateliers de production : un atelier « laitier bovin » de 180 Prim’Holstein, un atelier « Viande bovin » de 230 têtes et un atelier « viande ovin » de 1700 mères. La race bovine qu’il utilise pour son troupeau allaitant s’appelle le « Stebilizer », c’est une race importée du Montana (USA), elle est issue de croisements entre la race Simmental, la race Angus, la race Red Devon et une race autrichienne, la Gelbviegh (cette race atteint sa maturité sexuelle très tôt, ce qui permet d’utiliser les taureaux dès l’âge de 1 an et les génisses dès l’âge de 2 ans). Il nous a expliqué que l’utilisation de cette race permettait de ne pas perdre la vigueur hybride (grâce aux nombreux croisements dont elle est issue). Nous avons goûté les steack…DEMENT !
Pour son troupeau ovin, il utilise 5 races, la Scottish Blackface (500 en race pure, utilisés dans le zones les plus rudes de l’exploitation), la Leister Blueface, la Wales, la Shetland et la Lleyn (très fertile, de 1 ,7 à 1,8 agneaux par an) (prononvez CRRRIENNN), il effectue les croisements suivant : Shetland mâle*jeunes femelles Lleyn (pour leur premier agnelage), Blueface (mâle)*Blackface pour produire des « mule » (mioule) vendu dans les régions moins rudes pour l’élevage. Les individus issus de ce croisement (mioule) sont les plus nombreux du Royaume Uni. Et enfin Wales (mâle)*Lleyn (1200) pour les agneaux. Ce dernier croisement donne une sorte de White face.
La visiste était vraiment intéressante, l’exploitation est un peu une exploitation « double-face » et lui-même le reconnaît. Il y a un côté très extensif (Sheep et Beef cattle) et un côté très très intensif (le darry cattle), en effet, les vaches laitières ne sortent presque pas (seulement avril, mai et juin), chaque vache reçoit la même ration de concentré et d’ensilage de maïs, de blé et d’herbe par jour. Le quota s’élève à 1,5 millions de litres et la production moyenne des vaches est de 8000 litres. La conduite des 3 élevages est donc assez différentes, tous les efforts pour augmenter la production sont concentrés sur le troupeau laitier, presque tous les déchets organiques, les fertilisants sont utilisés pour le troupeau laitier. Nous avons également été étonné du sort qu’il réservait aux veaux mâles Prim’Holstein : il les tue dans les premiers jours (car il perdrait de l’argent en les vendant comme veaux de lait). En terme de durabilité, il serait plus judicieux sur cette exploitation de faire 2 études (une sur le troupeau laitier, l’autre sur les troupeaux bovin et ovin viande) car dans sa globalité l’exploitation manque de cohérence (excepté au point de vue économique où le but de l’exploitant est d’avoir toujours une source de revenu correct suivant la conjoncture économique, actuellement c’est le lait…). Par exemple, le plan d’épandage qui concerne, sur le papier, la totalité de l’exploitation est sans doute très différent de la réalité (tout est concentré sur la production laitière)…
Cette visite a été très enrichissante, et nous avons pu encore une fois observer à quel point l’aristocratie est encore présente (en fait 90 % du territoire du Royaume Uni appartient à 10 % de la population…) Nous avons pu admirer un magnifique château appartenant au Duc (à qui Mr Kirkpatrick loue ses terrains), et les très nombreux faisans élevés sur ses terres pour la chasse (500 £ la journée de chasse, pour tuer des faisans lobotomisés par la bouffe), promis, on va essayer de s’en faire un avec la voiture…

Pour conclure, on pourra aussi dire que le Whisky…le vrai…c’est meilleur sans coca…car Mr Kirkpatrick a beau tuer ses veaux…il nous a accueilli comme des rois et nous a donné une vrai leçon de dégustation…Les discussions ont vite tourné autour de la musique (sa compagne était une fan des seventies, nous avons écouté Bob Marley, pink Floyd, Eric Clapton tout le repas…et là je lui grave un disque de Patti Smith…), les débats se sont également très vite porté sur la politique anglaise et française, sur l’alcool et le calvados dont Ambroise a expliqué la fabrication de manière presque très compréhensible. Un peu plus tard, il expliquait également que « pour les tekpaf », il fallait mettre « a zest of cytrone »…
Et cet après midi, nous allons voir une exploitation de porcs en plein air.

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