jeudi 7 février 2008

A nous la République Tchèque (No Agricultural Content)

Bonjour à tous,
Bon comme vous pouvez le constatez, la publication des articles est un peu moins régulières que pendant les premiers mois de TOUR EUROPAGRO, c’est vrai que nous venons de traverser quelques jours, disons plutôt creux, qui nous ont conduit jusqu’à Nancy en fin de semaine dernière…Les contacts dormaient (Nous avons du rayer la Roumanie de notre itinéraire), les routes slovaques étaient fatigantes, et les Prim’holstein devenaient un soupçon lassantes…
Heureusement, TOUR EUROPAGRO a rebondit !
D’abord, avec 3 jours passés dans une exploitation des Carpates Slovaques…nous nous attendions à rencontrer encore une fois des Holstein,…et quelle fut notre joie quand le manager de l’exploitation nous a fait goûter son fromage de ses vaches Pinzgau (race locale slovaque), parlé avec passion de son métier et proposé une journée au ski... Dons comme vous pouvez l’imaginez, nous avons skier une journée, et c’était cool. On est parti en car avec une classe de lycée, on a payé un forfait tarif « groupe », et on en a profité une journée (des repas à la cantine aussi d’ailleurs ;-)…
Depuis mardi nous sommes en République Tchèque…et les visites de fermes ont commencé sur les chapeaux de roues en Moravie du sud : Nous avons démarré à Velké Bilovice avec un producteur de vin (avec quelques ha en bio)…et quel (s) vin (s) !!! On peut dire qu’on les a testés…les rouges, les blancs, les rosés…etc. Une journée mémorable en compagnie de Monsieur Madle, un vrai passionné de son métier et du français…ça a d’ailleurs été quelques fois assez difficile de garder son sérieux lorsque celui-ci tentait de conversé en français après quelques dégustations…Vous comprendrez qu’écrire des articles pour le blog lors de telles soirées est assez problématique, parce qu’il faut d’abord retrouver l’hôtel où on dors et ensuite refaire le monde…donc…
Hier soir, nous avons passé la soirée dans une ferme bio, où nous avons pu parlé allemand, et on a tenu plus de 2 heures. Et le repas était délicieux, « es ist gut » qu’on disait…Aujourd’hui, c’est une exploitation qui produit du jus de pomme, de poire, et de pleins d’autres trucs que nous avons visité. D’ailleurs en république tchèque, nous ne visiterons que des fermes bio, car nous avons établis plusieurs contacts avec PROBIO, une association qui fait la promotion du bio en république tchèque…Ne vous inquiétez pas, vous aurez un articles détaillé sur l’agriculture biologique en République tchèque quand nous aurons fini toutes nos visites et dégustations...
A bientôt !

La Slovaquie

L’agriculture slovaque ; héritage d’un collectivisme très poussé.

Contrairement à la Pologne, en Tchécoslovaquie ( à l’époque) la collectivisation a été très poussé. A la veille de la révolution de Velours en novembre 1989, l’agriculture tchécoslovaque était socialisée à 96%. On retrouvait deux types de structures, les coopératives agricoles d’une part, et les fermes d’état de l’autre. Les exploitations privées étaient très minoritaires et correspondaient principalement aux lopins de terres attribués aux salariés des fermes d’états et à quelques ouvriers. Les coopératives agricoles, au nombre de 1658 en 1989 ( source élargissement de l’Europe à l’Est ; Danger ou chance pour les agriculteurs, éditions France Agricole) s’organisaient le plus souvent à l’échelle d’un village, ou d’un groupement de village. Ces coopératives sont alors bien différentes du modèle d’exploitation familiale tel qu’il est connu en Europe de l’ouest, en effet, ces coopératives d’une taille moyenne de 2600ha en 1990 ont un mode de fonctionnement plus proche de l’industrie. La main d’œuvre y est nombreuse et souvent mono-tâche. Les fermes d’état, au nombre de 257 en 1990 avaient une taille moyenne de 8600ha et pouvaient employer plusieurs centaines d’employés. Les fermes d’états représentaient environ 30% de la SAU tchécoslovaque. En Tchécoslovaquie, après 40 ans de politiques collectivistes, la tradition de l’agriculture familiale est en 1989 très peu présente.

La transition vers une nouvelle économie en Tchécoslovaquie puis les modèles nationaux en Slovaquie et République Tchèque.

Lors de la période de transition, deux questions majeures se sont posées. Tout d’abord, quelle forme prendra le dédommagement des anciens propriétaires fonciers ; la restitution ou l’indemnisation ? Enfin, quel systèmes agricoles devront subsister à l’avenir ? Une certaine collectivisation subsistera t-elle ?
Jusqu’au 1er janvier 1993, date de partition de la Tchécoslovaquie, le gouvernement en place est plutôt favorable à la mise en place d’une agriculture privée de type familiale. La loi du 21 mai 1991 stipule que toute terre inférieure à 150 ha de SAU et tout capital d’exploitation doivent être restitués à leurs propriétaires si ceux si en font la demande avant fin 1992 et à la conditions que ceux ci exploitent la terre. D’autres lois ont été mises en place afin de permettre la privatisation des coopératives. Par exemple, la possibilité était donné aux coopérateurs de quitter la coopérative et de reprendre leurs terres. Mais, peu de personnes ont saisie cette occasion. En effet, la majorité des personnes n’étaient pas suffisamment formées pour gérer une exploitation individuelle et les capitaux étaient aussi souvent insuffisant. De plus, la majorité des coopérateurs étaient attachés à leur coopérative.

Le 1er janvier 1993, la Tchécoslovaquie est divisée en république Tchèque et en Slovaquie, dès lors, les des deux pays vont peu à peu évoluer différemment. La privatisation en république tchèque a été semble il beaucoup plus rapide et beaucoup plus importante qu’en Slovaquie.


Héritage et période de transition ; vers un modèle slovaque de l’Agriculture?

Depuis 1989 la restructuration a eu pour conséquence la diminution du nombre d’entreprises agricoles et la diminution de leurs taille. Le secteur laitier a été très touché, en 1989, la production atteignait 2085 millions de kg, En 4 ans la production de lait a presque été divisé par 2. Depuis 1995, la production décroît légèrement et est actuellement de 1100 millions de kg. (D’après le SZPM Syndicat slovaque de production laitière)
Grâce à madame STEFANIKOVA, directrice du SZPM, nous avons pu visiter 4 fermes produisant du lait. Ces exploitations, sont semble-t-il, représentatives du secteur agricole en Slovaquie. Vu comme ça, c’est un peu catalogue, désolé.

AGROPARTENER : ancienne ferme d’état privatisé en 1996

Surface : 9600ha dans la plaine, terre de qualité moyenne à mauvaise
1500ha en biologique
97 km entre les points les plus éloignés
27ha possession de l’entreprise, le reste en location
Personnels : 260 salariés
Plusieurs sites de productions sur différents villages.
1500 vaches laitières sur 3 unités de production, quota de 10 millions de litres de lait.
Production végétale, blé, orge, colza, soja, herbe, mais pommes de terres
Autoconsommation et transformation des céréales pour l’alimentation animale
2 parcs de matériel
Activité non agricoles : - Unité d’entretient et de réparation du matériel agricole
- Unité de travail dans le bâtiment
- Menuiserie
- Pension touristique
- Concessionnaire de tracteurs ZETOR …
Un bon vieux zétor, comme on dit chez moi : "Plus ça tire plus ça tord"

AGROCOOP : ancienne coopérative, spécialisation dans la production laitière et porcine et activités de diversifications

Surface : 2084ha dans la plaine, terres de moyenne qualité
300 ha possession de l’entreprise, 1784 en location
1 site de production animal : 4200 porcs, 350 truies
1100 vaches laitières
Cultures : 100 ha de prairies permanentes
700 ha de mais ensilage
250 ha de pommes de terres
300 ha de blé
200 ha de d’orge
200 ha de luzerne
Activité de services : ensilages, séchage de céréales
Activité de transport : Transport à l’international
Cantine : pour les salariés et prestation de services pour les entreprises présentent autour

PDP Vel’ke Uherce : coopérative crée en 1975 à la suite du regroupement de coopératives des villages voisins

Surface : 2820ha dans la plaine terre de moyenne qualité
300 ha possession de l’entreprise, 1784 en location
Personnels 160 employés
Production animal : 2800 porcs,
750 vaches laitières Quotas : 5,91Millions
Cultures : 200 ha de prairies permanentes
450 ha de mais ensilage
205 ha de tournesol
733 ha de blé
168 ha de colza
598 ha d’orge
316 ha d’alpha alpha ( fourrage pour les vaches)
Production de fruit : Pommes, abricots, prunes, cerise, framboises majoritairement utilisé dans la boulangerie
Activité non agricoles : - Unité d’entretient et de réparation du matériel agricole
- Boulangerie
- Cantine
- Activité de métallurgie, assemblage…barrières…
Plan pour le futur, Biogaz ?

PD Novot’ Agropension : Ancienne ferme d’état privatisée en 1996.

Surface : 1400 ha de prairie en montagne 800 à 1000m
Production animale : 160 vaches laitières pinzgau quotas 800 000 litres
500 brebis laitières
80 bovins viande
Transformation de 6000 litres de lait en fromage (exclusivement fromage de brebis)
Une pension pour écoles, groupes, colonies…
Une piste de ski
Personnels : 55 employés dont 17 pour l’agro-pension



Nous avons pu goûter aux joies du ski.

Les exploitations agricoles slovaque comme pôle de développement rural ?

Ces exploitations, ont pour la plupart gardé la même structure qu’en 1989. La main d’œuvre reste importante et est souvent très spécialisée, on y retrouve encore des activités hérités, cantines collectives, unités spécialisés dans la réparation et l’entretient du matériel, menuiserie, unité de travail métallurgique… Cependant, grâce à l’U.E et au programme SAPARD notamment, ces structures se sont modernisées et on rattrapées les standards de productions européens.

Ces exploitations ont une influence considérable sur le développement des zones rurales slovaques. En effet, pour beaucoup de petits villages, les coopératives étaient et sont toujours (sous leurs nouvelles formes juridiques) la seule activité de production présente sur le territoire. De plus, elles participent à la création d’emplois notamment grâce au filières courtes, boulangerie par exemple et peuvent participer au dynamisme du territoire en favorisant l’agrotourisme….
Enfin, dans un contexte ou le chômage est important, ces entreprises ont un rôle sociale évident qu’il convient de prendre en compte. Il est difficile pour nous de l’appréhender dans toute sa complexité.