lundi 29 octobre 2007

La belgique...

La semaine dernière, c'était la Belgique, après un passage éclair par cette bien belle ville de Nancy. Nous sommes arrivés chez Jean Geelen le lundi soir. Son exploitation se situe dans le Voeren, en Flandres. C'est un exploitant laitier avec une centaine de vaches Holstein. Nous avons logé chez lui, nous avons discuté pendant plus de 4 heures de son exploitation et de sa vision de l'agriculture. Grâce à lui nous avons pu assurer la visite de plusieurs exploitations tout au long de la semaine (en tout 6), nous avons vu plusieurs systèmes différents : un éleveur bovin viande "blanc bleu belge", un éleveur laitier en pleine expansion (atelier volaille en batterie, bovin viande, gîte rural...), un fruitier, un éleveur laitier et porcin, un autre éleveur laitier,céréalier (une centaine de vaches et un peu plus de 120 ha de cultures) avec qui nous avons eu une discussion très intéressante pendant toute une soirée. Etienne Ernoux, wallon, a partagé avec nous sa vision de l'agriculture, son point de vue sur le contexte actuel en Belgique et en France, et les enjeux futurs de l'agriculture. Pour lui, on pourra parler de durabilité en agriculture quand on stopera la flambée du prix du foncier. En effet, les prix sont tels, que dans quelques années, avec les DPU, les propriétaires auront plutôt "intérêt" à ne pas renouveller le bail avec les agriculteurs et à exploiter eux même leur terre...Cette discussion nous a vraiment passionné. L'un des objectifs aussi de la ferme, est l'autonomie énergétique; Jean Louis le fils d'Etienne nous a expliqué qu'il réfléchissait à des solutions pour économiser les coût énergétique : mise en commun de troupeau, utilisation d'énergie renouvelable, CUMA (ils sont d'ailleurs en train de mettre en place une CUMA). Jean François et Etienne sont convaincus qu'il faut être solidaire et syndiqué pour faire entendre sa voix. Ce sont des agriculteurs engagés et conscients des enjeux futurs de l'agriculture. Ces gens nous ont vraiment bien accueillis et nous ont fait connaître un peu plus de choses sur la Belgique, notamment sur le "conflit" actuel en Flamands et Wallons. Nous avons également visité Namur avec un ciel si gris, avec un ciel si bas...enfin bref, vous connaissez la chanson...
Le dernier jour, nous avons rendu visite à un producteur de fruit en Flandres: pommes, cerise, poires qui nous a éclairé sur ce système auquel on ne connaissait strictement rien...en plus on a eu droit à une cagette de pomme...avant de reprendre la route jusqu'en France...Décidément Nancy nous a vraiment plu...
Pendant ces 4 jours en Belgique on aura vraiment vu des systèmes très intéressants et des personnages chaleureux et hauts en couleur. En plus la bière y est quand même...TRES bonne...
On se prend une semaine de vacance et on repars sur les route lundi prochain : direction la Hollande en espérant qu'il n'y a pas de "couillonades" d'ici là comme disent les Belges.
Bonne semaine à tous,

jeudi 18 octobre 2007

Eddy Murphy, un agriculteur précurseur.









Ce matin, Mercredi17 octobre, nous avions rendez-vous avec Eddy Murphy. Nous nous sommes donc rendus à Grange, petit village Irlandais dans une région rurale et très agricole. Après quelques renseignements auprès du gérant de l’épicerie locale puis d’un « Farmer » nous avons fini par trouver son exploitation, c’était celle à gauche après le virage…

La ferme d’Eddy est une exploitation de type « polyculture-élevages-arboriculture » ayant en plus une activité de production d’énergie , un projet pilote de retraitement des eaux usées et une contractualisation pour la protection de l’environnement ( REPS ). Rien que ça ! Seulement 2 heures pour faire le tour et poser l’ensemble de nos questions. Pas évident, d’autant plus qu’Eddy Murphy parle vite et a un accent typiquement irlandais. Au final, c’était très intéressant, Eddy est un agriculteur plutôt précurseur sur certains aspects et il aime en parler, du coup on a eu pas mal de renseignements…

Petite carte d’identité de l’exploitation d’Eddy :

1,5 UTH

Elevage laitier : 35 Vaches laitières race Holstein, pas d’insémination artificielle. Quotas 250 000L, production moyenne 7200L/lactation.
Elevage avicole : un atelier de poules pondeuses pour la production de poussins
Cultures : 10 ha de Maïs, 3ha de Blé, 36 ha de prairies, 2ha de choux fourrager. (à vérifier…)
Arboriculture : production de saules pour des chaudières à bois
Contrat environnemental (c’est le seul agriculteur Irlandais qu’on a rencontré à avoir un contrat environnemental)
Chaudière à bois : Production d’eau chaude pour la salle de traite et chauffage de la maison pour 4€ par jour avec un bilan d’émission en carbone nul.

Participation à un projet pilote de retraitement des eaux usées produites sur la ferme.

La chaudière à bois, une façon de réduire sa facture énergétique ainsi que l’impact environnemental de la ferme.

Eddy a mis en place sa chaudière à bois en décembre dernier, il la fait fonctionner avec du bois de saule déchiqueté. Ce mode de production d’énergie a un bilan d’émission en carbone nul, en effet, le carbone émis lors de la combustion a été au préalablement fixé par les arbres lors de leur croissance. (c’est bien ça challenGES Tour ?, d’ailleurs, on se demandait quel était le rendement énergétique d’une telle installation, si vous en avez vu dans le genre dites-nous).

L’installation de la chaudière a coûté 23 000€, mais avec les aides du gouvernement et les remises d’impôts la chaudière n’a coûté que 14 000€ à Eddy.

La production de saules : à la conquête de nouveaux marchés.

Eddy a été séduit par le fonctionnement de sa chaudière à bois. Devant l’envol du prix du pétrole et de l’énergie, il a fait le pari que ce type de chaudière va se multiplier pour le chauffage des maisons de particuliers. C’est pourquoi Eddy s’est lancé dans la production de bois de saule. Dans 3 ans, les saules qu’il a plantés cette année pourront permettre la première récolte de bois. Pour l’instant, Eddy essaye de développer cette activité en recherchant de futurs clients.

Des plantes pour retraiter les eaux usées produites sur l’exploitation :

Eddy participe à un projet pilote de retraitement des effluents liquides. D’après ce qu’on a compris, c’est la seule exploitation irlandaise impliqué dans ce projet. Le but est de réduire la charge en Azote, Phosphore et la demande en oxygène (DMO ?, BOD Biochemical Oxidation Demand en anglais) dans les effluents d’élevages liquides (eaux de salle de traite, jus d’ensilage…) avant qu’ils soient rejetés dans l’environnement. Ces trois facteurs sont en effet les principaux facteurs favorisant l’eutrophisation des eaux.

Le retraitement des eaux usées se fait grâce à des plantes (cf photo) qui puisent l’Azote et le Phosphore pour grandir, ce qui diminue la charge en N et P d’autant.

Eddy nous a communiqué les résultats de 2005 et 2006 évaluant l’efficacité du système de retraitement. Voici le tableau :

efficacité du système

2005

2006

BOD

98%

98%

Phosphate

70%

76%

Ammoniaque

98%

98%

En conclusion, ce système permet de réduire considérablement la charge polluante dans les effluents d’élevages.

Enfin, pour finir, quelques photos de magnifiques paysages irlandais…

mercredi 17 octobre 2007

Dublin, la Guinness, Matmat et ses colocs, la Guinness, Waterford, et la Guinness




Voilà un peu plus d’une semaine que nous sommes hébergés chez Mathilde, ou « Mathilda » ou « Convert », ça dépend qui vous la présente. Donc, précisons que Mathilde loge dans deux appartements, l’un où on s’emmerde (le vrai) et l’autre où on apprend à parler français à des espagnols (les discussions vont d’ailleurs souvent chercher très loin : « Ta gueule », « dans ton cul », « total bourré »)...Ambiance ERASMUS…bonnes soirées, beaucoup de monde qui vient de partout, délires en tout genre…bref…dans cet appart, on peut dire qu’ « On est chez nous là !!! »





L’appart que Mathilde utilise comme laverie (celui qu’elle paye pour y habiter) a une ambiance, il faut le dire moins folichonne…Elle « partage » ce lieu avec deux Irlandais, sans doute sympathiques. Sa coloc’ travaille beaucoup et rentre très tard quelquefois « total bourrée » et son coloc’ est passionné par le multimédia. Il peut regarder deux ordinateurs à la fois, l’un d’eux connecté à internet, jouer à la playstation et matter Startrek à fond (ou n’importe quoi d’autres, ça peut aussi bien être « cuisine tv » ou « la pêche à la mouche dans la Tamise », ça lui fait le même effet….), bref, nous sommes un peu médisants…mais en même temps…ben, c’est la vérité.

Ce week end nous étions à Dublin, ambiance incroyable, du monde partout (trop ?), O’connel street, Saint Patrick’s Church, Temple Bar (temple de la consommation ?). Très bon week end, on était logé chez des amis en banlieue…On a passé le samedi après midi à flâner dans les rues Dublinoises, avec une pause Guinness tout de même…

On a regardé la demi-finale de rugby dans un pub au bord des quais…et bon, vous connaissez la suite…Les « CHAAAABAAAAAL » que nous hurlions (après 2 Guinness) n’ont pas changés grand-chose…mais la soirée n’était pas foutue : direction Temple Bar Square…du monde partout…un vieil homme barbus chantant du Dylan sur le trottoir (et qui se faisait sans cesse accoster par des **** pour prendre des photos…pitoyable) et des allemands saouls. Qu’elle n’a pas été notre stupéfaction en apprenant qu’il fallait avoir minimum 23 ans pour rentrer dans un pub…Bon en cinq minutes, on avait tous pris une ou deux berges et on est rentré dans un pub (qui finalement ne nous a pas demandé notre âge…) Et puis…ben on a fêté la défaite…au whisky irlandais…et on s’est fait plaisir au niveau des verres…un butin d’environ 8 verres « empruntés » sur le comptoir…le souci c’est que, des fois, les verres n’étaient pas terminés (il en restait même pas mal)…inutile de vous faire un dessin… En même temps on pouvait se le permettre : à plus de 5 euros la pinte de Guinness après 23h, tu gardes le verre en cadeau (c’était marqué nulle part…mais ça nous paraissait logique).

Après une bonne nuit réparatrice…retour dans le centre ville le dimanche…repas à ABRAKEBABRA (miam) …7€ le mini-burger + frites…sans commentaires. Dublin. La veille on avait trouvé un petit marché sympa ou on a pu manger que des bons trucs pour pas chers (même si Mathilde vous dira que la limonade était coupée avec de l’huile de vidange ou de la colle à bois)…

Après les quelques verres Guinness « empruntés » la veille…on a fait pire…Pour visiter le musée de la susdite boisson, on a pas payé…faut dire que ça allait fermer dans une heure…et personne nous a demandé de l’argent…donc on est rentré…pourtant c’est 14 euros…(et franchement, ça les valait pas…)…bref, c’était quand même bien intéressant…même si la barmaid n’a pas voulu nous servir la pinte gratuite au sommet de la tour…(ouais, bon ben c’est vrai on n’avait pas de ticket…)…

Le repas du soir se fit sous le signe de LIDL…aussi bon que le midi, en plus froid. En plus plastique. Mais en moins cher.

Depuis le début de cette semaine nous sommes à nouveau chez Mathilde, demain nous verrons notre 6ème et dernier agriculteur irlandais et nous prendrons le ferry à 20h pour 19h de voyage…super. En attendant, on va profiter une dernière fois de la Guinness à Waterford…et de la musique irlandaise, et de Mathilde, et de la Guinness. Et de la Guinness.

vendredi 12 octobre 2007

nouveaux articles sur laclasse.com!

juste pour vous signaler que deux nouveaux articles sont en lignes sur le site laclasse.com...
La réserve Creag Meagaidh et la vache Highland...
http://etudiantsvoyageurs.laclasse.com/spip.php?rubrique3
le lien vers le site est de toute façon sur le blog (à droite)

jeudi 11 octobre 2007

Arrivée en Irlande


Nous sommes actuellement en Irlande, plus exactement à Waterford, ou nous sommes très bien accueillis par Mathilde et ses amis Erasmus…

Nous avons quitté l’écosse samedi matin, non sans quelques difficultés liées au décalage horaire, ce qui peut paraître fou après 1 mois de voyage. Mais c’était sans compter sur la légendaire capacité d’organisation d’Ambroise qui n’a pas su régler son réveille sur la bonne heure. Résultat… on a vu le ferry partir sans nous… On a donc pris le suivant, heureusement sans surcoût financier.

A notre arrivé en Irlande du Nord on a pris la direction de Belfast où on a passé le week-end. Belfast est une ville particulière, très marquée par son histoire, mais aussi très sympathique. On a logé dans une auberge de jeunesse. Nous partagions notre chambre avec une dizaine de personnes. Ambiance très sympa, on a pu rencontrer une jeune chinoise de 23 ans, un jeune américain (avec qui on a pas mal discuté politique américaine et européenne), mais aussi des australiens fans de rugby et un peu déçus par la défaite de leur équipe contre l’Angleterre. La télé du salon était en marche pour tous les matchs de rugby.

Depuis lundi soir on est à Waterford, dans le county de Waterford ???, dans le sud de l’Irlande, d’après Mathilde c’est un peu la côte d’azur Irlandaise. Pour l’instant, on a fait la visite de deux exploitations laitières très performantes et assez semblables.

Les deux exploitations sont de type familial, deux frères en « business partnership » pour la première exploitation, un couple, Mr et Madame Corcoran, pour la deuxième. Ces deux exploitations sont spécialisées dans la production de lait, et ont une taille semblable, 90ha et 190 vaches pour la première et 65ha et 100 vaches pour la seconde. Les quotas sont respectivement de 1 million de litre et de 800 000L. Les deux exploitations fonctionnent avec un système fourrager presque tout herbe (la deuxième exploitation achète un peu d’ensilage de maïs à un voisin). Le taux de chargement est élevé, aux alentour de 3UGB/ha, et la fertilisation azoté importante >200uN/ha. Les potentiels de rendement en herbe semblent élevés dans la région. Hier, à l’occasion d’une rencontre entre agriculteurs portant sur l’agrandissement des exploitations laitières, une spécialiste de la gestion des prairies parlait de rendement en herbe de 15kg/j/ha (matière sèche). (personnellement ça ne nous parle pas trop, si certain peuvent nous éclairer)

Les vêlages sont regroupés aux printemps sur la première exploitation et ont lieu à l’automne et au printemps sur la deuxième exploitation.

Les vaches sont nourries principalement à l’herbe, la ration est complétée avec des concentrés (2 à 5kg en fonction de l’exploitation et de la saison), hier on a appris que l’idéal économique se situait vers 3kg de concentrés par jour, les vaches produisent alors en moyenne 7000L/lactation. Ces deux exploitations sont parmi les plus efficientes de la région.

Ces deux exploitants Irlandais avaient une vision plus sociale de la durabilité que la majorité des exploitants anglais que nous avons rencontrer.

A la question : quel sont pour vous les objectifs à atteindre pour que votre exploitation soit durable ? (sustainable en anglais, se rapproche de maintenance, idée de maintenir ),Tom Dunne nous a répondu : (dans cet ordre)

« Pouvoir faire tout le travail avec seulement 2 personnes en ayant une bonne qualité de vie »

« Garder la ferme en bonne condition pour pouvoir assurer sa transmission à la prochaine génération »

« Maximiser le revenu »

A la fin de la discussion, il nous a dit que notre questionnaire était très porté sur le social. Il a ensuite rajouter que la France est un pays ou le sentiment social était encore très fort…

Ce week-end on va à Dublin, visiter la ville, regarder le match de rugby et surtout goûter à la Guiness de Dublin dont on nous a tant venté les mérites…

jeudi 4 octobre 2007

Perdus au milieu des cerfs en rut…

Depuis vendredi soir, nous logeons à la réserve Creag Meagaidh, endroit purement splendide, où nous avons rejoins Isaline et Adrien. Les restrictions « fièvre aphteuse » concernant les ventes de moutons en Ecosse viennent d’être levées et les agriculteurs n’ont pas de temps à nous consacrer…donc…nous en profitons pour ecrire des articles…et passer du bon temps entre ensaien…
Un matin , nous avons accompagné Isaline et sa coloc’ Julie-Anne compter les tétra lyre…à 6h du matin…et on en a vu…2, les herbes, le sol, tout était trempé…en jean c’est pas le top, surtout au saut du lit, c’est ce matin là également que j’ai compris pourquoi j’avais payé mes chaussures de marche 30€…très agréable aussi…Et les cerfs bramaient…bramaient…Isaline et Julie Anne en étaient toutes émoustillées…Parfois, on assiste à des scènes semblant tout droit sortir d’une autre époque, lorsqu’Isaline, emmitouflée dans sa polaire, à la lueur de la lumière blafarde du salon, demande à Adrien : « Est-ce que tu vas chasser le cerf demain ? »
Parce qu’il faut savoir, qu’ici c’est un peu la boucherie parfois, mais c’est pour la bonne cause…Pour faire vite, la réserve tente de « retrouver » une population de feuillus importante,mais les cerfs bouffent tout…Donc…on les tire…et leurs carcasses sont ensuite vendues. Le deuxième soir, on a vécu un remake Bambi/blair witch…Adrien nous a ammené observer les cerfs en pleine nuit avec la lunette infrarouge…on était rassuré, c’était la première fois qu’il faisait ça…il faut savoir qu’un cerf en rut peut tuer un homme…et ça fait mal…mais on les a vu et c’est assez impressionnant de nuit…Le lendemain matin, avec Isaline, on a vu un troupeau de 60 individus (mais pas de tétra lyres) avec un cerf énorme…Le soir, Adrien le chasseur nous a même cuisiné du foie de cerf fraîchement abattu…un véritable délice…Les soirées sont assez animées jusqu’à une certaine heure où notre énergie se concentre essentiellement sur le maintien de notre température corporelle à plus 2°C…Ambroise fait des progrès en anglais (il raconte même des blagues), il est presque meilleur qu’ Isaline. Nous parlons toute la journée en anglais pour que tout le monde se comprenne.

Ici, le rythme de vie est différent du notre, le levé est relativement tôt pour les chasseurs, un tout petit peu plus tard pour les compteuses d’oiseaux. A 17h (souvent avant), la journée est terminée. Et, le plus dure commence…il faut s’occuper jusqu’à être fatigué…et c’est pas facile…un peu d’internet…vite fait la télé…ah oui, parce qu’en fait, il ne fait beau que depuis qu’on est là, sinon il pleut. Isaline opte souvent aussi pour l’option Nutella/douche/rugby (quand il y a match). Quelquefois, on décide d’aller essayer de capturer des chauves souris, alors on reste 1h30 dans le froid à attendre devant la maison avec un « boîtier » qui fait « tac tac tac tac » dès qu’une chauve souris volent…c’est vraiment super. Sinon, cette semaine se passe à merveille, on se marre bien, on boit un peu de bière, on mange des crêpes et on brame.

A plus !

mardi 2 octobre 2007

La filière ovine au Royaume Uni menacé par la fièvre aphteuse…


Les restrictions mises en place à cause de la fièvre aphteuse viennent d’être assouplies, les transactions vont pouvoir reprendre mercredi 3 octobre en Ecosse. C’est une bonne nouvelle pour les agriculteurs écossais, ils vont enfin pouvoir vendre leurs animaux. Du coup ils seront très occupés ces prochains jours et n’auront pas beaucoup de temps à nous consacrer.

Depuis notre départ nous avons pu visiter quelques exploitations où l’élevage ovin et bovin représente une part importante du revenu des agriculteurs. Le précédent épisode de fièvre aphteuse a laissé des traces dans toutes les mémoires et la peur de voir la maladie s’étendre est grande. Mais c’est surtout, comme nous allons le voir, l’interdiction de mouvement pour les ovins, les bovins et les porcins mise en place en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galle qui touche le plus directement les éleveurs.


Nous avons visité une exploitation en Ecosse qui produisait des « mule (orthographe à vérifier)», les « mule » sont le résultat d’un croisement entre des femelles scottish black face et des males blue face leister. Le scottish black face est une race typique de l’écosse et très bien adapté aux conditions locales, c’est la seule race assez résistante pour passer l’hiver sur le hauts des collines (hills). Les femelles scottish black face restent donc tout l’hiver sur le haut des collines, elles font donc partie des rares moutons sédentaires du royaume uni.

Les « mules » grâce à la vigueur hybride grossissent rapidement, mais ils ont besoin d’une grosse quantité d’herbe pour exprimer leur potentiel génétique. Comme leur région de production (hills) n’est pas forcement la plus efficiente pour les faire grossir, ils sont exportés à la fin de l’été vers les régions ou l’herbe est plus présente (lowlands. Une fois assez gros les moutons peuvent être vendus sur le marché européen ( France et Espagne majoritairement. Mais avant ça, il leur reste un dernier voyage, direction l’abattoir qui se trouve parfois à plusieurs centaines de km.

Entre les « mules » et les scotish black face, il existe un « type » intermédiaire de mouton, le croisement Lleyn*Wales qui donne des animaux relativement résistants pouvant être élevés dans les zones « intermédiaires » (uplands).

Le système ovin britannique, basé sur la complémentarité des trois étages, collines (hills), terres hautes (uplands) et plaines (lowlands), permet une exploitation efficace des ressources agricoles et animales. Ce système engendre de nombreux mouvement d’animaux au sein du royaume uni.
( pour plus d’information sur la filière veuillez consulter le site suivant :
http://www.inst-elevage.asso.fr/html1/spip.php?article959 )

Vous comprendrez aisément que la fièvre aphteuse (au mois de septembre en plus…) est un « petit » grain de sable dans cette belle mécanique. Du coup, les éleveurs ne peuvent plus vendre leurs moutons, le court sur les marchés locaux a fortement chuté (45 à 26£ ) et le flegme britannique est plus présent que jamais…

La durabilité de ce type de filière est plus que jamais en question. Les contrôles sanitaires sont heureusement là pour limiter les dégâts et pour circonscrire le plus rapidement possible l’épidémie (ce qui semble être sur la bonne voie), mais on le voit, il suffit d’une brebis aphteuse pour mettre à terre une filière pourtant bien organisée. On peut se demander si ce type d’organisation de la filière ovine est au bout du compte le plus efficient économiquement.
En effet, les deux crises de fièvre aphteuse (2001 et 2007) ont coûté très cher au gouvernement et représentent un manque à gagner important pour les agriculteurs. On peut se demander si une organisation plus régionale de la filière, où les races locales seraient utilisées à bon escient et vendues sur des circuits de commercialisation plus courts, ne serait pas plus « durable » et moins facilement menacée