mercredi 26 mars 2008

Italie : Entre dégustation de fromage, AOP, tourisme et directive nitrate...

« Notre plus gros souci actuellement, c'est la directive nitrate » nous déclare d'emblée, Georgio, producteur laitier près de Padova, dans le Veneto. Georgio, qui a aussi d'importante responsabilités dans la coopérative qui produit le Grana Padano nous explique, qu'en Italie, ce problème est le problème majeur. « Nous avons une vision du futur très sombre » déclare un autre éleveur laitier que nous avons rencontré. « Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve, je ne peux pas dire comment sera ma ferme dans 10 ans ». En, Italie, parmi les 4 producteurs laitiers que nous avons rencontrés, les discours se ressemblaient et restaient très négatifs vis-a-vis de l'avenir de leur ferme...La directive nitrate fait peur....



Pourtant, elle existe maintenant depuis un certains nombre d'années...et beaucoup d'agriculteurs que nous avons rencontrés à travers l'Europe, la considère maintenant comme partie intégrante de leur système d'exploitation...En Italie, c'est différent, et les agriculteurs que nous avons rencontrés ont de quoi s'inquiéter...Nous sommes bien loin des systèmes danois ou avec ses 600 ha, l'exploitant laitier n'a pas trop de soucis pour épandre le fumier de ses quelques 250 vaches...En Italie, du moins dans la région ou nous étions, les agriculteurs ont des surfaces très faibles (une moyenne de 15 ha). Nous avons rencontrés un producteurs qui avait 340 vaches holstein a 10 000 litres par an et...100 ha...Ou est la cohérence? Avec les coûts de l'énergie qui augmentent, les coûts des céréales qui grimpent, et cette « maudite » directive nitrate que les agriculteurs italiens semblent découvrir, en effet, il y a du souci à se faire...Plus de 50% de l'alimentation est achetée à l'extérieur...et l'Italie dépasse son quota chaque année...


Mais les producteurs laitiers Italiens peuvent être fier de leurs nombreuses AOP (appellation d'origine protégée). C'est un véritable avantage et une chose dans laquelle ils croient beaucoup. Nous avons visité une coopérative qui fabrique le Grana Padano (AOP) – Tous les agriculteurs que nous avons rencontrés produisent du Grana Padano – C'est le fromage le plus vendu au monde (4,2 millions de meules de 33 kilos sont produites chaque année) - . Le système est sécurisant pour les producteurs qui ne voient pas le prix de leur lait changer d'un jour sur l'autre car le prix est fixé au début de la campagne laitière.




Notre séjour en Italie, s'est très bien déroulé. Nous avons été pris en charge par Desideria (docteur en économie agricole qui travaille dans l'association des producteurs de lait du Veneto) et Georgio. Nous avons dès notre arrivée, pu déguster différentes sortes de fromages italiens, notamment le « fromage saoul » qui s'est affiné dans du raisin. Un délice pour les papilles. Nous avons aussi été dans un restaurant ou ce fut un vrai festival de pâtes, viandes...etc...A quand la gastronomie Italienne à l'UNESCO? A moins qu'une politique très forte en faveur des diverses AOP soient une meilleures solutions pour ces agriculteurs?


Nous avons ensuite passé deux nuits à Vérone, une ville splendide avec ses arènes, son dédale de ruelles pavées, ses glaces, ses pizzas. Et un temps magnifique pour profiter de cette ambiance méditerranéenne et latine qui commençait à nous manquer...

jeudi 20 mars 2008

Une Semaine en Slovénie

Rapide passage à Ptuj :

Ptuj est une des plus vielles villes de Slovénie, elle existait déjà du temps de l’empire Romain. Le château de Ptuj est très célèbre, surplombant la colline il offre une vue magnifique sur les montagnes à l’horizon.
Mais à Ptuj, il y a aussi un centre d’insémination pour la race Simmental, et c’est là que nous avions rendez vous. Nous y avons fait la connaissance de Dani, personne très sympathique qui nous a arrangé notre séjour en Slovénie et responsable du centre d’insémination.
Nous avons eu le droit a une visite guidé du centre d’insémination et nous avons même eu la chance de voir les taureaux Simmentals. Enormes !!!
La race Simmental est très présente en Slovénie car c’est une race mixte, bonne à la fois pour le lait et la viande. Actuellement, avec la spécialisation des exploitations, la Holstein prend de plus en plus de place, mais la Simmental reste très apprécié pour ses qualités plus rustique en moyenne montagne.

Quelques Jours avec la famille Pucnik

Dani nous a ensuite accompagné prés de Slovenska Bistrica pour nous présenter la famille Pucnik qui nous a accueilli pendant 3 jours. Famille pour le moins atypique en Slovénie ou le nombre d’enfants moyens par famille est de 1,3 puisque les Pucnik ont six filles.
La ferme avec ses 70 vaches et 100 ha est elle aussi est très éloigné des standards slovéniens. Les exploitations laitières ont en moyenne aux alentours de 20 vaches.

Chez les Podgorsek…

Peter, sa femme et ses 4 enfants habitent dans un petit village à 30 min de Ljubljana. Peter travaille à mis temps à l’institut agricole et sur la ferme. Sa femme est à plein temps sur la ferme.
Cette exploitation est paraît-il assez représentative de la structures des exploitations laitières slovènes. Une quinzaine d’hectares de cultures fourragères et de céréales, une vingtaine de vaches laitières Holstein et Simmental à l’attache, une main d’œuvre familiale. Il y a aussi une quinzaine d’hectares de forêt, la majorité du bois est utilisé pour le chauffage de la maison, une partie est vendu.
Une partie des revenues de l’exploitation provient de la vente directe sur la ferme (l’exploitation se situe à 15 min de Ljubljana ). La farine d’épeautre notamment remporte un vifs succès auprès des consommateurs et présente une source de revenu complémentaire pour l’exploitation. L’itinéraire technique pour ce type de plante très rustique est assez simple, pas besoin de d’engrais azoté (les reliquats d’azote de la culture précédente suffisent) et pas de traitement phytosanitaires. Le rendement est moitié plus faible qu’avec une culture de blé mais le prix de vente est 6 fois plus important et les coûts en intrant très faible.

Nous avons beaucoup discuté avec Peter et sa femme, notamment de l’histoire de la Slovénie et de l’ex-yougoslavie. Nous avons d’ailleurs un peu mieux compris le problème du Kosovo. Pour compléter ce que nous disions dans un article précédent, comme nous l’avons déjà dit, la Yougoslavie était composé de 6 républiques, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-herzégovine, la Macédoine, la Serbie et le Monténégro. La Serbie comprenait en outre deux régions autonomes depuis la réforme constitutionnelle de 1974, la Vojvodine au nord (peuplé de magyars) et le Kosovo au sud (peuplé majoritairement d’albanais, de religions musulmanes). Quand les problème ethniques ont commencé, la Serbie n’a plus reconnue l’indépendance des 2 provinces et le Kosovo à (re)commencé a se battre pour son indépendance. (L’histoire est bien évidemment infiniment plus complexe, vous pouvez allez voir sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Kosovo).
En Yougoslavie, il y avait 3 langues ( le slovène, le serbo-croates, le macédoniens), 2 alphabets (le cyrillique en Macédoine et l’alphabet latin complété avec des lettres supplémentaires ) et 3 religions ( Orthodoxe, Catholique et Musulman). Cela donne une idée du mélange ethnique présent dans les balkan. (voir wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yougoslavie). Tito disait d’ailleurs que « La Yougoslavie a six Républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti. »….
Peter nous a raconté que lorsque Tito était au pouvoir en Yougoslavie, le gouvernement faisait le nécessaire pour promouvoir le brassage ethnique. Il y avait par exemple des grands travaux réalisé par l’ensemble de la jeunesse yougoslave. L’autoroute de la fraternité et de l’unité par exemple, était un de ces grand travaux. Malheureusement cette route est devenu plus tard un des axes majeurs emprunté par l’armée serbe…
Peter nous a aussi expliqué que la religion était mal vu par l’état, que les fonctionnaires ne devait pas aller à l’église, que la mobilité n’était pas si facile …

Un peu de tourisme :

Nous avons visité les grottes de Škocjan. Elles sont situé à l’ouest de la Slovénie, dans la grande région karstique. Ces grottes sont magnifiques. Grâce au fantastique canyon souterrain elles sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986.
Les grottes sont en plein milieu d'un parc naturel
Nous avons également visité la petite ville côtière de Piran. C’est vraiment très jolie, jugez par vous même…

dimanche 16 mars 2008

L’agriculture biologique tchèque en plein développement.



Voici un article sur l'agriculture bio en rép tchéque. A paraitre dans le journal solidarité paysanne de la loire.


Parmi les 10 pays entrés dans l’U.E en 2004, la République Tchèque présente la plus grande proportion d’agriculture certifiée biologique. L’engagement associatif, la volonté politique et la motivation des agriculteurs sont quelques ingrédients de ce développement.



Le bio Tchèque a le vent en poupe :

Depuis 1991 l’agriculture tchèque se restructure. Dans un pays où les grandes compagnies agricoles issues de la privatisation prédominent, l’agriculture biologique est vue comme un moyen d’améliorer la multifonctionalité de l’agriculture Tchèque. « L’agriculture biologique joue un rôle important dans le maintient de la qualité et de la diversité des paysages. En supportant l’agriculture biologique, nous favorisons la conservation du caractère traditionnel des territoires ruraux tchèques » a déclaré en 2007 Mr Petr Gandalovič ministre de l’agriculture tchèque. Depuis 2007 et la mise en place du nouveau plan de développement rural (2007-2013), le montant des subventions accordés à l'agriculture bio a fortement augmenté. Mais le secteur de l’agriculture biologique n’a pas attendu 2007 et un soutient gouvernemental fort pour commencer son développement.
« En 1990, en République Tchèque, il y avait seulement 3 exploitations certifiées biologiques » déclare Jiri Urban, vice président de Pro-Bio, association qui oeuvre au développement de l’agriculture bio en République Tchèque. « Aujourd’hui, on atteint 7,5% de la SAU. Entre 2006 et 2007 , la surface en agriculture biologique a augmenté de 10% et le nombre d’exploitations biologiques a fait un bond de 36% . C’est de bonne augure et nous pensons pouvoir atteindre l’objectif gouvernemental de 10% de la SAU certifiée biologique en 2010 » explique Jiri.









Un modèle dominant…

« 80% de l’agriculture bio Tchèque se situe dans les régions de montagne » explique Jiri Urban. L’élevage extensif reste le modèle dominant » ajoute-il. En République Tchèque, 2/3 de la surface en bio concerne des exploitations de plus de 500ha. « Seulement 2% de la surface en Bio concerne des exploitations familiales, dont la taille est très généralement inférieure à 50ha. » précise-t-il.

… mais des projets pilotes qui se développent.








« Depuis quelques années , Pro bio est engagé dans le programme Organic Farmers for the Nature*, cela consiste à investir activement des agriculteurs dans la protection et l’augmentation de la biodiversité dans les zones agricoles. Aujourd’hui, 23 exploitations font parties de ce projet. » explique J. Urban.
« 70% de mes revenus sont des subventions et des contractualisations de type MAE. Mon activité de production, elle, ne représente que 30% de mes revenus. » explique Jozef éleveur de Galloways en zone protégée près de Šumperk.







A hostetin, petit village près de la frontière slovaque dans les Carpates blanches, une petite usine de transformation de pommes à partir de variétés autochtones participe à la conservation des traditions et des vielles variétés locales. Radim Machi, le responsable de l’association qui gère l’usine, explique « nous produisons 200 T de jus de pommes par an et nous essayons de travailler le plus possible avec les agriculteurs de la région qui possèdent des vergers traditionnels. »


Un marché intérieur faible mais dynamique et une demande extérieure forte :

Pro bio, à travers ses magasins, ses campagnes de promotion (comme le mois du Bio en septembre), participe activement au dynamisme de la filière. Mais malgré ces efforts la part de marché des produits bio est encore inférieure à 1%. : la faiblesse de la vente directe due à une certaine perte des traditions paysannes pendant la période collectiviste, la relative faiblesse du pouvoir d’achat, et le manque de structures de transformation des produits bio.


« Nous manquons actuellement d’abattoirs et d’usines de transformation spécialisés dans le bio. Beaucoup de produits certifiés bio partent dans le secteur conventionnel faute de pouvoir être transformé selon la charte de l’agriculture bio. Ainsi, beaucoup de lait et de viande bovine bio ne sont pas valorisés correctement » explique Jiri Urban. La République Tchèque exporte majoritairement ses matières premières biologiques. L’Allemagne et l’Autriche représentent des marchés très intéressants pour la filière biologique tchèque. «Les producteurs de fruits obtiennent souvent des prix plus intéressants en Allemagne et en Autriche » Assure Radim. « Mais la proximité de l’Allemagne et de l’Autriche ne joue pas toujours en notre faveur. Comme beaucoup de fruits sont exportés nous avons du mal à trouver des pommes biologiques pour faire tourner l’usine de fabrication de jus de pomme» explique-t-il.

lundi 3 mars 2008

5 jours à Sjeverovac, sud-est de Sisak – Croatie

Un territoire marqué par la guerre


Nous venons de passer 5 jours dans la ferme de la famille de Rodoljub Dzakula, à Sjeverovac, un petit village d’une vingtaine d’habitants. Sjeverovac se situe au nord de la frontière bosniaque à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Sisak. Pendant la guerre qui a sévit de 1991 à 1994, le village était dans les zones de combats. Toutes cette régions, autour de la Bosnie a été extrêmement touchée. Pendant la guerre, 95% de la population avait émigré à l’étranger ou dans les régions hors des zones de combats. Aujourd’hui, des centaines de maisons abandonnées et des milliers d’hectares en friche jalonnent les routes - ou plutôt les chemins - de la région…Rodoljub nous explique que c’est un réel problème car aujourd’hui, il n’y a presque que des personnes âgées qui habitent la région…Dans son village, ses trois enfants sont les seuls du village. C’est très difficile de faire revenir les gens dans cette région, car pour beaucoup, elle rappelle de mauvais souvenirs…
La ferme des Dzakula : Un îlot de biodiversité domestique et de savoir-faire locaux.




La ferme ne compte pas moins de 100 vaches allaitantes (hereford et simmental), 120 brebis « viande » (mérinos allemand), 6 truies landrace*piétrain, 10 truies Slavonien noir, une centaine de poulet, 6 ânes, 10 chevaux de Posavina, 17 chèvres…et tout une basse-cour d’ornement (paons, poules naines…). L’exploitation s’étale sur 420 ha de terres, dont 300 ha de parcours pour les bovins et les ovins en « hyper-extensif » (forêts, zones innondables, hautes collines, friches…). La production des agneaux est biologique. Ils possèdent également quelques vaches laitières pour la consommation familiale…

Les porcs Slavionien noir et les chevaux de Posavina sont des races locales. Le slavonien noir est d’ailleurs une race en voie de disparition (610 individus actuellement). Il produit sur sa ferme tous les aliments, notamment les compléments d’avoine, d’ensilage de maïs (15ha) pour les taurillons (qu’il vend vivant pour l’engraissement – il n’engraisse pas les taurillons), de pois (pour les protéine – mélange avoine/pois pour les ovins « bio » = 22% de protéines), d’orge…
L’exploitation compte également 600 pruniers, 50 pommiers et 30 poiriers (poires noires).
L’élevage de tous les animaux est en plein air et est très extensif. Les croisements hereford/simmental pour les bovins donnent des animaux très résistants aux conditions extrêmes, le mérinos allemand est également une race très rustique.


Le nombre de produits finis fabriqués sur la ferme est impressionnant : Eau de vie de prunes, de pommes, de poires noires, en tout entre 1000 et 1500 litres de spiritueux sont produits chaque année sur l’exploitation…Nous avons bien évidemment goûter…rien que pour ça, la ferme vaut le détour. Rodoljub fait également beaucoup de charcuterie fumée : Saucisse, saucisson, jambon, pied de cochons, poitrine, oreilles, travers…et aussi de la viande bœuf fumée…on a goûté également…sublime…La ferme produit également un peu de vin très sucré pour la consommation personnelle…

Rodoljub Dzakula, un Homme investi d'une mission

Rodoljub est vétérinaire, il a repris la ferme en 1996 après la guerre et la fin de ses études à Zagreb, la capitale. La ferme existe depuis 1919, il est la 4ème génération sur l’exploitation. Il est passionné d’élevage, il a écrit un livre pour les agriculteurs sur la production ovine, et celui sur la production bovine est presque publié. Depuis deux ans, il se rend à Clermont-Ferrand en octobre pour visiter des fermes dans le cadre salon agricole. Il participe également à de nombreux shows agricole avec ses animaux où il remporte des prix… Grâce à sa ferme, le village vit. Ses trois enfants (de 5 à 14 ans) participent à la vie de l’exploitation et semblent suivre son chemin. Sa femme travaille comme comptable pour plusieurs agriculteurs de la région. Il emploie deux ouvriers et le reste du village aident régulièrement pour divers travaux…

Il attend avec impatience l’entrée dans l’Union Européenne, qui lui permettra d’améliorer son marketing et ses conditions de transformations. Il explique qu’en Croatie, les agriculteurs ne sont pas très « puissants » et les politiques sont parfois confuses et illogiques. Il insiste sur le manque de formation des agriculteurs et le manque de stages pratiques chez les bureaucrates du ministère de l’agriculture croate.
Nous avons fait avec lui la tournée de quelques agriculteurs de la région pour l’achat de veaux. Dans certaines fermes, le temps semblent s’être arrêter au milieu des années cinquante : 10 vaches laitières simmentales à l’attache, quelques porcs, poulets...on s’est retrouvé bien loin des fermes danoises…Rodoljub aime acheter chez veaux directement chez les agriculteurs, il adore discuter, conseiller, etc…c’est très important pour cette région qui semble en manque de lien social…
Pour Rodoljub, le premier pas vers une amélioration passe par l’amélioration dans les infrastructures, la formation, l’information et l’organisation collective des agriculteurs.

La croatie : Un pays qui a moins subi le collectivisme.

La famille Dzakula a tenu à nous le préciser : Le socialisme Yougoslave n’avait rien à voir avec les socialismes des autres pays du bloc communiste, du moins à partir de 1965 et jusqu’en 1980. Tito, au pouvoir de 1945 à 1980, avait su échanger avec l’ouest et l’est de manière intelligente, les frontières de la Yougaslavie n’étaient pas fermées, les gens pouvaient voyager à l’ouest. Du point de vue agricole, la propriété privée était largement autorisée, les magasins privés aussi. Bien sûr, il existait des grandes fermes d’état et coopératives mais chaque agriculteurs pouvaient posséder 20 ha (contre 0,4 dans la plupart des autres pays communistes). A la mort de Tito, Il y a eu, jusqu’aux déclarations d’indépendance, une présidence tournante, et une grave crise économique qui a abouti à la naissance de mouvements nationalistes très forts qui ont conduit aux tristement célèbres guerres des Balkans…Aujourd’hui l’ex-yougoslavie se divise en 8 états indépendants : Slovénie, Croatie, Bosnie Herzégovine, Serbie, Monténégro, Macédoine et Kosovo.

Rodoljub nous explique qu’en fait, dans les Balkans, ils ont 200 ans de retard, car avant la seconde guerre mondiale, le système était un système féodal et après la guerre, le système était un socialisme imposé…le saut était trop violent, et « la Yougoslavie n’a jamais pu faire sa révolution nationale comme en 1789 en France ». Bref, Pour Rodoljub, il y a encore beaucoup de temps pour que les mentalités changent et régler définitivement les problèmes des Balkans, et pour ça, il compte beaucoup sur l’Europe…

5 jours inoubliables
Nous logions dans une maison à quelques centaines de mètres de la ferme, chauffée à l’aide d’un poêle à bois, et d’un radiateur électrique. Tous les matins, levés à 6h20 pour le café puis pour nourrir le bétail, toute la journée (jusqu’à 14h30) après le petit déjeuner de 9h, nous aidions dans les diverses activités de la ferme : séparation et tri du bétail (ce qui nous a valu quelques frayeurs avec les chevaux), contrôle des troupeaux dans les pâturages, abattage du cochon…
Nous partagions le repas de midi avec toute la famille, de véritables festins, festivals de plats consistants autant que succulents et variés…
Et nous avons grâce aux enfants appris quelques bribes de croates…
Une semaine fantastique…dans les Balkans…