jeudi 13 septembre 2007

Pallinghurst Farm, Crouch’s Farm and Cockhaise Farm, des exploitations rentables

Nous écrivons aujourd’hui de la bibliothèque de Haywards Heath, dans le West Sussex. Nous avons rejoins ce matin la « Cockhaise Farm ». C’est une ferme biologique d’environ 300 ha, dont 100 ha de céréales (blé, orge ) (20 % sont utilisés pour l’ensilage, le reste est vendu ou auto-consommé). La surface restante est composé de prairie temporaire et permanente. Le troupeau bovin compte environ 220 têtes issues de croisements Holstein*Rouge suédoise avec un quotas de 1,5 millions de litres. Il y a également un taureau Sussex (race locale allaitante) pour le « rattrapage » et l’élevage de bœufs (30). Les vaches se nourrissent elles même, c’est à dire, qu’elle ont directement accès à l’ensilage (de céréales et d’herbe) dans le silôt. Un fil électrique limite cet accès, ainsi, elles obtiennent leur ration quotidienne. C’est ce système qui est utilisé dans les trois fermes que nous avons visité cette semaine, mais c’est assez rare.

La ferme que nous avons visité hier comportait 200 vaches Holstein avec un quotas de 1,7 millions de litres. L’exploitation s’étale sur 900 acres. 180 pour le blé, 120 pour le colza (destiné à l’industrie), 110 de maïs.


La nourriture est composé d’ensilage de maïs et d’herbe plus les concentrés. Cet agriculteur s’est extrêmement diversifié : il loue une partie de sont terrain à une très grosse boulangerie/pâtisserie, il « héberge » 200 caravanes dans un champs (ce qui lui rapporte 40 000 pounds/an), loue des containers à des personnes aisées de Londres pour qu’elles y entassent ce qu’elles veulent et a transformé ses anciens bâtiments en bureaux. C’est la diversification au sens où l’entende ces agriculteurs anglais.



Mardi, nous étions dans une énorme ferme, la Pallinghurst Farm, avec un troupeau de 1100 vaches issues de croisement Holstein*Jersiaise. La surface est de 1800 acres. Le quotas s’élève à 6,5 millions de litres. Il y a en tout 10 employés plus environ 5 managers. Le troupeau est nourri exclusivement à l’ensilage de maïs (ils cultivent 250 acres de maïs) et d’herbe plus les concentrés. La ferme est divisée en trois unités de traite, une pour un troupeau de 260 vaches (salle de traite 2*16), dans cette unité la traite prend environ 2h. Un deuxième site fonctionne pour 360 vaches (salle de traite 2*24), 1h45 par traite. Enfin, la troisième unité est la plus impressionnante avec 500 vaches et une salle de traite circulaire et pivotante pouvant traire 60 vaches. Il faut 1h45 pour traire les 500 vaches.



Ce qui ressort des ces visites, c’est que l’industrie laitière britannique a subit de fortes mutations ces dix dernières années. Beaucoup de « dairy farmer » se sont reconvertis. Ceux qui restent sont ceux qui ont su s’adapter à la baisse du prix du lait (du moins c’est ce que nous avons ressenti lors de nos trois visites). Stratégie de réduction des coûts pour les uns, diversification pour les autres, valorisation du produit grâce au biologique (très en vogue dans les magasins apparemment) sont autant de stratégies ayant permis le maintient des exploitations et l’assurance d’un revenu satisfaisant (voir très satisfaisant) pour leurs exploitants. Les capitaux engagés sont toujours très important, l’installation de jeunes non issus d’une famille agricole paraît quasi impossible.

1 commentaire:

DEFI a dit…

Et l'agriculture à visage humain..(ou plutôt familiale) où est-elle...existe t-elle encore ?

N'y aurait-il pas moyen de faire là-bas aussi une agriculture plus redistributrice des richesses moins spéculative et plus transmissibles...

Bonne route à vous deux

(les étudiants de 3A rentrent à l'ENSAIA dans 4 jours, continuer de nous décrire votre périple, nous vous suivrons)