jeudi 20 décembre 2007


Est de l’Allemagne (ex-République Démocratique Allemande)

Après notre petit séjour suédois dans le froid de Malmö, Ystad et autres villes du sud du Pays, nous avons pris le ferry à Trelleborg en direction de Rostock en Allemagne. 5h de voyage sur la grise mer Baltique. Arrivés à Rostock, nous avons pris l’autoroute en direction de Berlin. Steffie Wille, une doctorante en agriculture nous attendait pour l’après midi dans le quartier de Lichtenberg dans l’ancien Berlin-Est. Steffie travaille également pour les European Dairy Farmers, c’est d’ailleurs grâce à ça que nous l’avons rencontré. Elle réalise toutes les analyses économiques des membres d’EDF. Et c’est elle qui a organisé toutes nos visites en Allemagne.

Nous avons logé du mercredi soir au lundi matin dans la résidence étudiante où habitait son copain. Pour loyer : une caisse de bière. Cool. La rez’ devrait prendre un peu exemple sur ce genre de résidence…Bar moderne et pratique, salle de billard, babby foot, terrasse avec barbecue, tout ça géré par les étudiants…Et les loyer sont sympathiques...Les étudiants allemands sont très très sympas…ils ont des « drinking games » assez marrants par exemple…

AgraFrisch – Entreprise agricole dans le Brandenburg www.agrafrisch.de
2150 ha – 540 vaches laitières Holstein

Le jeudi matin nous sommes allés visiter une exploitation agricole dans le Brandenburg à l’est de Berlin.
Pendant l’époque communiste, la ferme d’Etat (coopération entre de nombreux agriculteurs payés par l’Etat) s’étendait sur 6000 ha. En 1991, après la réunification des 2 Allemagnes, les agriculteurs ont eu le choix entre reprendre leurs terres où poursuivre la coopération. Certains ont vendu leurs terrains à la coopération ; d’autres les ont gardés et sont devenus agriculteurs « à leur compte », les autres gardèrent leurs « parts » dans la ferme. Aujourd’hui, 180 personnes sont impliquées dans la coopération. Ils sont « rémunérés » en fonction des profits engendrés par la coopération. A tout moment ils peuvent revendre leur part.


Nous avons rencontré le responsable des cultures et le futur manger principal : Daniel Hänsel qui nous a reçu toute la matinée jusqu’en début d’après midi.

Actuellement, l’exploitation emploie 29 personnes avec 3 managers à sa tête.
Elle s’étend sur 2150 ha :

Colza (380 ha)
Blé (315 ha)
Orge (150 ha)
Maïs fourrager (215 ha)
Maïs grain (40 ha)
Triticale (180 ha)
Ensilage seigle immature (80 ha)
Luzerne (40 ha)
Prairie permanente (50 ha)
Prairie temporaire 50% trèfle (30 ha)
Jachère (200 ha)

La plus grande parcelle s’étend sur environ 150 ha, tout le matériel agricole appartient à l’entreprise (4 tracteurs de 180 chevaux, 1 tracteur de 200 chevaux, et 2 autres avec respectivement de 240 et 300 chevaux, 2 moissoneuses batteuses, ensileuse…). Nous avons pu admirer des tracteurs d’origine Russe qui sont encore utilisés. Deux employés sont chargés de la maintenance des machines. Lors de l’ensilage,l’exploitation a des contrats avec des compagnies de transports pour transporter l’ensilage. Le champ le plus loin de l’exploitation se situe à 15 km.

540 vaches laitières sont présentes sur l’exploitation, toutes de race Prim’holstein. Le quota s’élève à 4,4 millions de litres par an. La production moyenne d’une vache est de 9000L/an (4% matière grasse, 3,6% protéines).
Dans un futur très proche, l’exploitation va faire construire une nouvelle stabulation pour accueillir 150 vaches supplémentaires.
Les vaches sont réparties en 4 groupes, chaque groupes reçoit la même ration de base (20 kg ensilage maïs, 8 kg ensilage herbe, 0,500 kg paille, 0,500 kg foin + concentré soja, colza et triticale). Les meilleurs groupes reçoivent plus de concentré.
La traite a lieu 3 fois par jour (de 6h à 11h, de 14h à 18h et de 21h à 23h) et est réalisée par 2 employés à chaque fois.

Le plus gros problème actuel de l’exploitation est l’augmentation des coûts en fertilisants, en diesel et le prix des terres.
Dans le futur, leur objectif n’est pas d’agrandir la surface de l’exploitation. Leur objectif consiste pour l’instant à garder cette surface et à pouvoir assurer du travail pour tous les employés.

Après notre « entretien » avec Daniel, nous sommes allés mangér à la cantine « communale ». Sur la route, on pouvait voir les anciennes bases militaires soviétiques, aujourd’hui en ruines. A l’époque communiste, les exploitations comme celle évoquée ci-dessus pouvaient contenir jusqu'à 2000 vaches. L’ Etat fixait des objectifs (correspondant aux besoins de la population) en début de saison, les agriculteurs recevaient alors un salaire quelques soient les résultats de l’exploitation. Si les performances de l’entreprise « dépassaient » les objectifs fixés par l’Etat, alors les agriculteurs percevaient un bonus.

D’après Steffie Wille, une des difficultés majeure des grosses entreprises agricoles actuelles a été de trouver des travailleurs agricoles pouvant s’adapter au nouveau système post-communiste où le raisonnement en terme d’efficience économique n’était pas la priorité.
Ce qui peut étonné, c’est pourquoi, les exploitations ont conservé de telles tailles, pourquoi, après le changement de régime, les agriculteurs ne sont pas tous mis à leur compte. Daniel nous a expliqué qu’après le « changement », les gens ne connaissaient pas d’autres modèles et que seuls les plus « courageux » ou plus visionnaires se sont retirés des coopérations. Le système actuel avec ses 180 « coopérants » (devenus en quelques sortes actionnaires) est un héritage direct du collectivisme. C’est une des premières exploitations où on nous a déclaré que l’un des principal objectif était le maintien dans sa forme actuel (excepté une dernière augmentation du troupeau) et le maintien de ses emplois. Aussi un héritage des anciens temps ?
Berlin…
Nous avons passé ensuite 3 jours à visiter Berlin. Ville sensationnelle, où l’Histoire est à tous les coins de rues. Alexander Platz, Fernsehe Tur, la porte de Bradenburg, la Potzdamer Platz, Checkpoint Charlie, le musée du Mur, la East Side Gallery, le musée de la RDA, le dôme, le Zoo, l’église du souvenir, les cubes hommage à l’holocauste…et ce mur, cette ligne aujourd’hui imaginaire et indescriptible, qui séparait les deux mondes, l’un des deux étant devenu un musée… Nous avons retraversé la ville en voiture ce matin (lundi), de l’Est à l’Ouest…et la différence d’architecture est bien présente, de la Frankfurte Allee (la Joseph Staline Allee pendant la période communiste), jusqu’à l’Ouest en passant par la porte de Brandenburg et la Ziege Sole…il faut voir ça.

Nous avons aussi profités des quartiers étudiants/alternatifs de l’ancien Berlin-Est, dégusté quelques bières dans quelques clubs…Une ville vraiment très animée, très émouvante, où il faut se rendre absolument pour comprendre beaucoup de choses.

Wir sind zwei Berliner.


Tchüss !

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